Elementaire

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jeudi 25 décembre 2014

jeu
25
dec '14

la guérison

Autres nuits, autres rêves…
Cette fois-ci, j'étais visiblement en institut. Enfermé. Tout était blanc.
Ce fut court et efficace. Le cow-boy, qui était mon psychiatre, me réapprenait tout depuis la base.
Entre autres à me brosser les dents. Il y avait un second, ou une infirmière, sans visage précis.
A l'inverse du rêve de lundi, celui-ci m'avait passablement dopé et remis à flots.

Or, je m'ennuie. Du plus profond que je pousse ma réflexion sur ce que je dois faire, pourrais faire, aimerais faire… Jusqu'à il y a peu, la vie m'avait épargné ça. J'ai toujours avancé. Pas toujours à la bonne vitesse. Pas forcément dans la bonne direction. Pas forcément accompagné des bonnes personnes ou des meilleures intentions. Mais j'avançais. Il y avait une marotte, un rêve, un but, un espoir, une croyance.

Maintenant que les choses s'apaisent, force m'est de faire ce constat : je n'ai plus envie de rien faire. Rectification : plus envie de rien.
La journée de Noël s'est écoulée avec une fadeur indescriptible tant c'était vide. Aussi triste qu'un quotidien. Seul le petit me fait tenir. Ou m'empêche de changer radicalement les choses, je n'en sais rien…

J'avais la force de patienter. La foi que quelque chose viendrait tôt ou tard, et ça me permettait de tenir. Je réalise, coup d'oeil dans le rétro, que ça fait des semaines, des mois, et des mois, que je n'attends plus rien. C'est peut être une forme de guérison. Je m'attendais pas à ça de la vie. Après tout ce qu'on nous promet quand on est enfant, jeune diplômé, amoureux transi, père de famille, et avec tous les efforts qu'on a déployé pour, je trouve que ni moi, ni la vie, ni les êtres humains dans leur ensemble, ne sommes à la hauteur.

lundi 22 décembre 2014

lun
22
dec '14

Mariage pour une personne

Cela a démarré je ne sais pas trop sur quelle situation, c'était déjà bien embrouillé. Il était question de dates. Il y a toujours eu, pour tout avec lui, une question de dates. Il y avait cette cérémonie en tout cas. Où je savais qu'il serait. Non, il y avait cet endroit, où je savais qu'il serait. Je ne savais pas encore que cela ressemblerait à une cérémonie.
Il organisait toujours de grands événements pour ses anniversaires, mais ce n'était pas son anniversaire. J'aurais dit une saison d'été, un peu humide, un peu pluvieuse, poissante.

Je suis tombé, je ne sais pourquoi, sur P-O. Si, probablement parce qu'il devait partir (pas en tête-à-tête, ils étaient tout un petit groupe)
Ils devaient partir, plus tard, pas après cette journée, mais plus tard, et P-O par pitié ou par envie sexuelle fit mine de rester avec moi toute cette journée.
Nous fîmes un aller-retour à la salle. Beaucoup de monde, mais lui n'y était pas. Pas encore arrivé. Tout le monde sur son 31. Ses parents n'étaient pas là non plus, mais oui, certains de ses proches connaissances. Crânes lisses hypocrites. Bouclettes blondes stupides et indécentes. Dégoulinants pastels. L'endroit est grand, segmenté, plusieurs pièces, des vues magnifiques sur la région bien qu'on ne soit pas en hauteur. J'invitai P-O à la maison.

Nous prîmes l'ascenseur. Bien sur les trois premiers étages, puis ça grince au quatrième. Les murs perdent de leur verticalité, s'obliquent, se tordent un peu. Nous sortons sur un palier sombre pour finir de monter quelques marches à pied. Nous rentrons chez moi. C'est sombre et mansardé, une meurtrière couchée donne une vue sur la région. Il y a beaucoup de bois. Je m'allonge près de P-O, lui caresse le pantalon. Je sens qu'il a le même pénis que P-J. Je continue à la masturber, un chat nous enjambe de temps en temps. C'est de plus en plus étouffant ici.

On doit retourner à la salle. C'est là qu'est l'important. Il faut que je le croise et que je lui parle. J'abandonne P-O qui va rejoindre d'autres proches, je cherche du regard. J'embrasse les petits groupes de l'assemblée d'un regard circulaire, jusqu'à ce qu'un frisson glacé me parcourt l'échine et me bloque dans ma rotation. Parlant à des inconnus, il est là.
Il s'est amaigri, le visage et le verbe sont plus fins, plus tranchants que dans mon souvenir. Je tends l'oreille mais n'entends rien de sa voix. En son for intérieur, un paon de la verpillière la queue ouverte, blessé mais qui ne guette pas le danger, une montre de précision aux rouages d'or dans sa cage thoracique.

Son regard se lève et me croise.
Son oeil est noir et profond. Epais comme les nuits où l'on change de lune. Il me fixe un trop bref instant :
Non : me coupe, me lacère, m'enflamme et me carbonise d'une fureur de jugement dernier : je ne comprends pas son message. Il a trop de choses à me dire, il y a des silences immenses impossibles à combler. Et que j'ai peur d'interpréter. Il n'y aura plus rien à l'avenir, nous ne croiserons plus les regards, nous ne recroiserons plus, je ne le sais pas encore.

Je pars en quête de têtes connues, de je ne sais pas trop quoi, je fuis quelque chose sous un imper' et en bas de jogging noir, je n'ai rien à faire là. De temps en temps la tête dans les mains : "mon Dieu, qu'est-ce que j'ai fait ?" Je croise Fany (pourquoi a t-elle été invitée ?) en petite robe évasée noire, un noeud dans les cheveux, des babies aux pieds, la dernière tenue au monde qu'elle aurait aimé revêtir. Contente de me voir. Pas un moment abasourdie par la situation. Autour de nous les préparatifs battent leur plein, le monde ne désemplit pas. Lui est parti se changer. Un tuxedo queue-de-pie avec chemise blanche à jabot, ça faisait trop popu.

Il est au centre de la fête, mais pourquoi ? Il n'y a ni "groom or bride", ni gâteau d'anniversaire, ni remise de diplôme, et ce n'est pas son anniversaire. S'est-il fait organiser une party juste pour commémorer un jour lambda le fait qu'il existe ? Ou bien, comme me l'indiquaient quelques indices avant qu'on ne s'isole avec P-O, est-ce qu'ils partent après ?

Les invités s'organisent par groupes ordonnés, selon une logique qui m'échappe. Fany elle-même court, en me croisant m'interpèle devant une surprise à venir sans cesse grandissante, se baisse pour regarder sous une porte fermée : si, si, il est là ! il est en train de se changer, oh là là c'est énorme !
Ce qui est énorme c'est que je ne comprends rien. Que faites-vous là ? Que fais-je ici ? Pourquoi entend-on le refrain de Fame ? Pourquoi suis-je à deux doigts de pleurer en ouvrant les yeux, seul, dans ma chambre à coucher surchauffée ?

J'essaie de reprendre un souffle calme dans le noir, faire descendre un coeur qui tape encore trop vite pour un réveil en sursaut, connecter le plus logiquement ce rêve au contenu même de ce dimanche, où j'ai effacé son numéro de portable et les plus de 2000 textos que nous avons échangés. J'ai beau nettoyer ma vie de C. le plus concrètement du monde, mon subconscient me le ramène la nuit venue. Une nuit où on change de lune. Il n'est pas 8 heures du matin, je n'ai pas pris ni ma douche ni mon bol de thé, que j'ai déjà mal à ma journée. Et ça faisait longtemps...

dimanche 21 décembre 2014

dim
21
dec '14

Remise de peine

J'ai été le premier surpris d'apprendre hier en fin d'après-midi ma libération anticipée.

La veille, j'ai visité trois appartements. Dont deux taudis. Le troisième m'a tapé dans l'oeil, ainsi qu'à F.
Reste à être patient. Et ne pas négliger la piste de mardi qui, je ne sais pourquoi, m'intrigue. Mais il ne faudra pas que je me plante dans mes choix… (et leurs conséquences)
Hier en début d'après-midi, j'ai compris que je perdais mon temps à donner de sempiternelles nouvelles chances aux autres. Aussi, en rentrant après avoir largué T., et hésitant à écraser les 2000 textos échangés avec C., je suis passé embrasser le poussin et sa maman à la réunion de l'assoc'. Ai rencontré (et / ou retrouve) des personnes sympas. L'une d'elles m'a tapé dans l'oeil. Je me suis senti excité ; séduit ; disponible. Disponible…

Lui est marié. Evidemment, pourquoi les choses ne sont pas simples ?
Il a le même prénom que mon ex. Pourquoi les choses devraient elles être simples ?
Je suis rentré. Dîné seul (personne n'était libre dans mon carnet de bal). D'une douzaine d'huitres, de quelques crevettes mayo, d'un bon blanc et de deux parts de forêt noire. Et j'ai réalisé que le destin m'amenait à un sas ; me faisait signer des papiers de sortie, et me faisait patienter, pour encore une poignée de jours, avant de me recracher dans la vie de tous les jours. Ou tout (re-)devenait possible.




		

mercredi 17 décembre 2014

mer
17
dec '14

Actually, finally, definitively, deeply

Non non, ce n'est pas un nouveau morceau des Daft Punk.
J'ai vu lundi soir, tout seul pour la première fois, Love Actually. D'ordinaire, c'était dans les bras de C.
J'ai pas pleuré à la fin, même si c'était bizarre. M'en suis étonné. P-J m'a chauffé un peu plus tard dans la soirée par force sexto. Je l'ai envoyé bouler sur le coup de minuit. Son indécision me plombe… Oh, certes, il est passé hier soir, et ce fut à nouveau très intense. Mais il finit toujours par me plomber. Puis m'embrasse rapidement de son regard désabusé. Avant de filer dans la nuit. Je me demande si je pourrai conjuguer une soirée avec lui et une nuit de plus de cinq heures.

Le panda est tombé sur un mec intelligent. Qui au bout de 15 jours de flirt lui a dit qu'il ne sentait pas prêt à s'engager. Faudrait que je sois, moi aussi, intelligent (vis à vis de T., pas des autres,… les autres n'attachent pas au fond. C'est ça : sortir et coucher avec des mecs en téflon)
J'aurais bien aimé que l'autre con, par contre, accroche un peu au fond. Mais c'est l'avantage des cons : comme il ne pleut que sur eux, tout leur glisse dessus… C. m'emmerde. De rage en rentrant ce midi, j'ai voulu TOUT virer : son numéro, ses textos, tout. Je l'aurais volontiers fait si je n'étais assuré que de son côté c'était déjà chose faite. Je m'en voudrais de me comporter comme lui. Il m'emmerde. Je devrais le lui dire : "Humainement, t'es une merde"… Enfin de façon poli : "selon moi, tu n'as pas les qualités humaines nécessaires pour qu'on continue ensemble. J'attends d'un conjoint des dispositions que tu n'as pas"… Pffff. Bullshit de politically correct : humainement, C. est une merde !!!!

Bon, retour au présent : faut que je sois intelligent et que je vire T. proprement de ma vie.
Cette nuit passée ensemble ce week-end, c'est tout simplement risible et cauchemardesque. Heureusement que j'ai dormi.
Heureusement, j'ai pu dormir… Mais quelle antidote à l'amour ! même ça, je n'arrive pas à l'écrire. L'insignifiance -à la hauteur du dégoût- me permettra d'oublier tout ça. Un jour. Oui, mais faudrait pas que je me relise… Au pire j'effacerai. Plus de traces.

A propos de plus de traces. Dans un mois, je serai parti. Pour du mieux.
Pas le taudis visité aujourd'hui. Mais, je ne sais pas pourquoi, demain et la semaine prochaine, je sais que je vais pousser une porte, et que ça sera beau. Au moins en attendant la sortie de tôle. La rentrée de septembre 2015. En attendant de revivre là où j'ai recommencé à fleurir. Sans tuteur. Peut être en le recroisant au marché. Se réinventer une vie. Ecrire une histoire à vivre, plutôt. Je vais y réfléchir.

En attendant, partir en congés. partir dans sa tête. partir en vacances. Mes quatre mois de tôle ici me sortent par les yeux. Sans oublier les deux mois de préventive effectués cet été. Remarque, l'un dans l'autre, ça fait déjà six mois de tôle. J'ai purgé la moitié de ma peine.

mardi 9 décembre 2014

mar
09
dec '14

L'addition

Non, il ne s'agit pas du sketch de Muriel… Ni de l'opération mathématique, d'ailleurs. Mais de ce qu'on vous présente à la fin du repas.
Pour l'anniversaire du pti bouchon (où, fin septembre C. voulait "dire au revoir définitivement, quitter la vie du loulou et donc la mienne" ; avant de se raviser un mois plus tard…) je me suis retrouvé ce soir à table avec mon fils et C. Diner léger, mais complet, ouverture de cadeaux : les siens (des livres), les miens (des jouets) ; grand engouement…

Voir C. s'occuper du merdeux, jouer avec lui, le changer, le coucher, lui lire des histoires, lui raconter plein de choses, c'était très touchant.
Une fois mini-me endormi, C. et moi avons bu un pisse-mémé en nous racontant nos vies. Peu disert en arrivant, il s'est ouvert -en partie- à ce moment-là. Parler des autres, évidemment, à force de les étudier. Dévoiler bien peu sur lui, toujours à mots couverts.
Elle était donc là, la fuite en avant. Dans tout ce qu'il racontait. Elle était donc là, l'attente de quelque chose. Un petit mot sur mes cheveux très courts et la barbe naissante, qui m'allaient bien, fit-il remarquer. J'ai mis cours à une autre remarque, plus matérielle. Non, ce n'est pas le moment. Ce ne le sera jamais probablement… Pourtant, mon ressenti me dit qu'il attend. Il attend quelque chose. Il attend un moment. Il sait ce qu'il veut. Je crois même qu'il m'attend…
Puis la bise protocolaire avant de le raccompagner, sur le coup des 22 heures…

J'ai vu.

J'ai vu alors le prix.
J'ai vu alors le prix de ce que j'avais laissé.
J'ai vu aussi le prix de ce que j'avais gagné.

mercredi 3 décembre 2014

mer
03
dec '14

Mélanges rangés

Encore un, après la chanson ce soir là avec J.
C. était plutôt Starwars, j'étais plutôt Twilight. Chacun se foutant joyeusement de la gueule de l'autre.

Je suis frustré : j'ai perdu les textes que j'avais à ré-écrire pour l'atelier. M'en suis rendu compte hier matin. Alors que la borne airport (dernier héritage matériel de Voldemort) volait en éclats et que le frigo a failli me lâcher. 2 décembre… marqué dans les livres d'Histoire par le coup d'état napoléonien. Marqué dans ma toute petite vie par une véritable journée de merde.

C'est fou ce qu'on peut faire quand on est désabusé. J'ai enfin fait mes comptes. Sortie de tôle prévue pour juin. Avant, ceinture.

Il était bloc de pierre biblique d'où peut jaillir l'eau si un prophète lui tape dessus. J'étais buisson ardent consumé jusqu'au carbone, et toujours résistant. Toujours là. Toujours…

C'est fou ce qu'on peut faire quand on est désabusé. Hier, parasité à en écrire de la merde pendant trois heures. Ce soir, j'ai le coeur qui tape trop vite pour pouvoir suivre des doigts tout ce qui se déverse là-haut (tiens, pas de larmes…) ; il faut que je retrouve un texte, caché là, quelque part sur le web. Il faut que je retrouve un texte, caché là, quelque part dans un polar, plié en quatre pour en faire un marque-pages.

C'est fou ce qu'on peut faire quand on est désabusé. J'ai feuilleté les horoscopes de 2014, repéré ceux qui annonçait un pinacle avant la descente aux enfers. Je me suis abonné à leur flux RSS…

C'est fou ce qu'on peut faire quand on est désabusé. J. hier soir, le cow-boy ce matin, j'ai besoin de reposer mon corps et d'éteindre, au moins quelques jours non par punition mais par raison, cette libido que je ne maîtrise plus.

samedi 15 novembre 2014

sam
15
nov '14

Retour

Reposé. Oui. Mais reposé n'est pas le mot.
En forme. Oui. Mais pas cette formidable énergie sans fond dans laquelle je puisais jadis.
Il y a définitivement quelque chose de tiède auquel je ne suis pas habitué.

Une redéfinition de l'égoïsme, aussi. J'y pensais sous la douche, là, après avoir rangé les affaires et fait tourner la lessive.

Peut-être qu'il y a moins d'égoïsme à nourrir des projets pour soi, et dégager du temps pour soi, plutôt qu'inonder son quotidien de soi. En éclaboussant les autres... J'ai réalisé cela hier après-midi où, un mal pour un bien, j'ai salopé l'ordinateur de Rayon en pensant lui rendre service. Son retrait et son manque d'entrain furent caractéristiques. Même si, objectivement c'était un pas mal de sa part et, subjectivement il s'était cambré sur son c'était mieux avant, on ne peut pas améliorer ou interférer dans la vie des autres, proches soient-ils, sans leur consentement.
Tiens, ça me fait plaisir ou, plus prosaïquement, ouais ça m'excite, sont des réponses que je m'accorde, qu'importe les arguments en face : ça doit venir de moi. Les choses auraient évolué différemment fini plus tôt et plus calmement avec C.

jeudi 13 novembre 2014

jeu
13
nov '14

Incantation - Décantation

Je suis enfin parti en vacances.
Parti. Et pas enfui. Depuis longtemps.

C'était beau, cette complexité des paysages. La simplicité de les savourer. Sous le regard bienveillant (mais de loin) de la mère Cé.
Femme impressionnante à l'image d'une épice. Elle relève le goût des choses. Sans être omniprésente, sinon elle étoufferait toutes les saveurs.
Les paysages de novembre. Toujours fascinant. Les arbres (et pas que les peupliers) en feu... Les cieux bleu-métal torturés qui se découpent et se tordent, s'auto-mutilent. Les rais de lumière obliques. Les bourrasques de vent piquant qui emporte les feuilles et font rosir les joues. Romy, Rayon et moi. Nos échanges de regards et de rires. L'oubli du quotidien et de nos problèmes respectifs. Nous nous soudons pour que chacun puisse affronter sa propre adversité (qu'elle soit en soi, ou hors de soi)

Et puis j'ai rangé dans le macbook. Et puis j'ai jeté. Classé. Réorganisé. Et au détour d'un nettoyage, j'ai tout retrouvé. Pour le moment, je tape les articles mots par mots. Bientôt, j'arriverai à faire parler cette base de données maladroitement exportée, et je remettrai tout en ligne. Avoir enfin un squelette directeur sur ces dernières années qui, bien qu'elles s'achèvent, me semblent encore un mystère.
Ne pas chercher à comprendre. Juste taper. Ne pas chercher pour le moment à donner un sens. Ne rien s'exiger ni se demander. On pourrait se le demander. On pourrait...

vendredi 7 novembre 2014

ven
07
nov '14

Le tirage en croix

Cette semaine, plus que chargée (le boulot, les heures supp acceptées, les rendez-vous, l'atelier d'écriture, et demain le concert) touche enfin à sa fin. Deux constats en ce jeudi soir, qui s'est achevé par un couscous à la maison avec Djo. et le panda, et qui s'imposent maintenant que la cuisine est rangée et que je me retrouve seul :
- je n'ai pas eu le sentiment d'être libre de mes mouvements, et de les organiser à ma guise ;
- depuis samedi avec J., aucun échange physique jusqu'à ce midi (quand R. est passé) et surtout, aucun désir physique concrétisable.

Les quatre dernières rencontres, ou tentatives de rencontre, ont donné dans le fiasco :
- le violoncelliste que je devais revoir n'a jamais donné signe de vie. Ou plutôt si, mais signe silencieux. Connecté, il reste sans réponses à deux messages. Je lui rappelle notre promesse commune de nous revoir en lui écrivant un texto : texto resté sans réponse. RIP...
- plus surprenant, B. : là aussi, après une belle amorce, on s'était promis de remettre les couverts dans le courant de la semaine passée, puis ça a été reporté à cette semaine : sans suite. Oui, oui, il va bien. Oui, oui, il a repris le travail. On se revoit bientôt ? Pas de réponse. RIP...
- hier soir un copain de la cocotte, très tenté à l'idée de me rencontrer, est passé me voir en début de soirée. Quelques pelles, quelques mains sur les bustes, les corps dénudés qui se frôlent et se caressent, et mon invité surprise finit en éjaculation précoce. Fin de l'épisode. Oui, oui, on se reverra, promis... RIP.
- frustré, je me remets en chasse sur internet, et après échange de photos et consensus mutuel sur le déroulement de la rencontre, un trentenaire finissant débarque. Aussi chaleureux que la météo extérieure. Quelques pelles, quelques mains sur les bustes. Et monsieur s'arrête, se frotte l'oeil, et reprend ses vêtements. Officiellement il me dira que ça ne va pas le faire. Officieusement, il dégouline le mal-être du mec qui cherche toujours mieux, ne sachant pas qu'il offre toujours pire. RIP.

Les quatre arcanes ont été posés : le cultivé rustre ; le jeune paumé qui ne sait pas ce qu'il veut ; le surexcité onaniste et la diva froide.
L'arcane de synthèse est maintenant placé au milieu de la croix : que veulent ces mecs ?
Ma réflexion a changé : il y a quelques années en arrière, je me serais torturé les neurones pour savoir ce qu'ils veulent et que je ne peux pas leur apporter. Sauf qu'entre temps, j'ai appris (et/ou compris) que -malgré la récurrence statistique-, je n'ai pas à me remettre en question. Je l'ai suffisamment fait et j'avance. Dans l'euphorie d'un moment partagé ou dans la solitude, mais j'avance.
Dans aucun des cas je n'ai eu de réponse claire. Pas mérité de réponse claire, mais eu une réponse claire. Ils sont toutefois, de par la lâcheté et le silence communs, tous rejetés dans le passé immédiat. Déjà enterrés comme si je ne les avais jamais cotoyé. Je les laisse à leur sur-place. J'ai envie (et je m'en donne les moyens désormais) d'avancer.

dimanche 2 novembre 2014

dim
02
nov '14

Tu te sens pas bien ? Tiens un blog !

Private joke qu'on se lançait avec wam à l'époque du duo.
C'est un peu ce qu'il en ressort ce soir. Ma mère, très en forme (en forme dans le genre à inspirer Muriel Robin pour un de ses sketchs) a eu la bonne idée de me téléphoner pour prendre de mes nouvelles (traduction : entendre son petit-fils et se faire plaindre). Il y a quand même eu la question fatidique et si rarement posée : "Et toi, ça va ?". Non maman, ça ne va pas. Ou plutôt si. Si, maman, si... si maman si... J'ai quitté un homme que j'aimais mais qui, ne m'aimant plus et voulant récupérer ses billes, a tout fait pour que je me torche le sale boulot à sa place ; ma thyroïde est en vrac ; ma mutation est gelée pour un an ; ton petit-fils n'est pas encore propre et financièrement je tire la langue pour encore quelques mois. Fin de la posture de la victime. Réaction au bout du fil : "regarde, à ton âge, tu n'as pas d'appartement à toi, tu n'as plus de voiture, finalement tu n'as rien fait de potable dans ta vie, à part un enfant".

Exactement ce qu'il me fallait pour qu'immédiatement je commence à lister dans ma tête toutes les choses inamovibles et positives que j'ai pu réaliser en un peu moins de quarante ans.

Evidemment, il a été question de C.
"Arrogant" a été le qualificatif employé par ma mère. Un peu plus tôt dans l'après-midi, F. chez qui j'étais allé prendre le café l'avait taxé de "prétentieux".
Oui : trop d'estime de soi qui tourne au narcissisme et à l'égocentrisme pur. Et moi en face, évidemment, je faisais pâle figure avec mes doutes, mes controverses intérieures, mes interminables choix de vie et revirements ad hoc, et cette peur *abandonnique* de lâcher la proie pour l'ombre. Et de le faire quand même.

Je repense à hier soir, où j'écrivais alors que j'attendais J., et finalement, le but de l'écriture c'est peut être ça chez moi : purger le trop-plein de mémoire. J'ai explosé deux fois en sanglots aujourd'hui en repensant au film de Gondry, Eternal Sunshine of a spotless mind. C. et moi, c'est ça : il a réussi (ou donné l'impression de) à gommer tout ce qui a été vécu entre nous, alors que je me tape la totale pour notre ex-couple : redressement et liquidation judiciaire. Avec ce que j'ai écrit plus haut, comment pouvait-il en être autrement ? Le hic, c'est que je suis l'auteur de la situation actuelle.
Il n'a rien laissé paraître, mais je pense avoir fait mouche hier en lui posant deux questions simples : est-ce que mon fils lui manque ? est-ce que ce que nous avons vécu jusqu'il y a à peu près six mois lui manque ?
Réponses à chaque fois détournées, prof de management oblige...

Oui, donc, la situation actuelle : attentisme et introspection, travail des fondations en souterrain, et -image que j'aime cultiver depuis des années- les mouvements tectoniques sont longs. Lents. Imperceptibles. Douloureux quand on veut les accélérer. Et mon impatience me fait confondre ça avec de l'immobilisme. Je me trouve stupide par moments. Bien sûr, la partie lucide et la partie stupide communiquent : la première disant à l'autre : "tu sens que ça ne va pas ? tiens un blog..."
Et comme la partie stupide obéït à tout ce qu'on lui dit, c'est chose faite.

dim
02
nov '14

Enfin novembre

Outre mon peu d'affection (de jadis) pour l'automne naissant, l'arrivée du mois de novembre m'a toujours fait du bien. Cet automne installé, ces deux jours fériés qui tournent toujours autour de la mort, qu'on fête les Saints où les jeunes tombés pour la France, ce gris sans relief ni profondeur qui plombe l'atmosphère certains jours. Ces crépuscules qui arrivent vers quinze ou seize heures ; où un soleil orange et oblique vient embraser des tilleuls phosphorescents qui se découpent sur un fond de ciel bleu métal. Je suis fan...
Voilà : c'est un peu ça. Cette lucidité rude, exigeante, où la beauté se cache sous la lente dégradation des arbres, des jours, des êtres. Ce qui survit se cache, tapi, invisible, un coeur qui bat à peine perceptible. C'est de l'essence pure. Ce qui ne mourra pas.

C'est amusant : hier j'ai déjà fêté un premier anniversaire. Aujourd'hui deux. Il y a une paire de jours deux autres anniversaires encore. Il y a, quand mes yeux se posent sur le calendrier aimanté au frigo, deux autres dates d'anniversaire cette semaine : celle d'un ex, un peu plus loin celle de feu wam, la soeur un peu fofolle de F. le jour de l'armistice. Une semaine plus tard c'est mon Rayon qui sonnera sa quarantaine. Et oui, j'oubliais, dans ces eaux-là il y a son ex J. qui fête aussi son anniversaire.
Mes amis sont des enfants de novembre. Comme la chanson éponyme de Barbara, leur contact m'ouvre la poitrine et me permet de respirer : comme à chaque fois, ça enivre ; comme à chaque fois, ça pique parce que c'est frais. Un peu comme tirer sur une cigarette menthol.

Hier c'était étrange. Une crêpe-party avec mon fils et le Panda, J. - crevé - qui est quand même passé vers minuit moins le quart, avant de s'effondrer dans mes bras jusqu'à 5 heures du matin où il a décidé de rentrer... Et C., qui est passé en début d'après-midi pour voir le petit (bristol officiel). Qui n'a rien compris de ce que peut être le contenu d'une rupture. Qui se comporte encore en terrain conquis. Qui a changé de lunettes (pour une monture -moche!- mais de la même marque que la mienne). Qui voudrait s'investir mais pas trop dans sa relation avec le petit. Belles et vaines paroles, comme d'habitude.

J'ai renoncé à lui faire comprendre ce qui m'a animé : dans mon départ, dans ma rupture, dans le contact que j'essayai de rétablir. Implicitement. Explicitement. Rien n'y fait. Toujours cette obsession de la méta-analyse. Du doigt pointé vers l'autre qui juge, alors qu'il est le premier à se prendre pour la justice descendue de son socle. C'est ça. Bourré de qualités : sur-diplômé, intègre, raffiné, encore attractif physiquement. Mais humainement, c'est une merde.
D'ici quelques semaines je pense effacer son numéro, enlever les dernières photos qu'il reste des cadres, en attendant, je pars savourer mon mois préféré. Gamin dans la poussette, on part faire le marché de la X-rousse.

mardi 28 octobre 2014

mar
28
oct '14

Lucky Dust

J. vient de partir, et après deux heures à faire l'amour et deux heures à se bercer mutuellement dans nos bras, je me retrouve clope au bec et coca à la main sans trouver le sommeil. Cerveau-FM diffuse en alternance des bribes de Lucky Star de Superfunk et d'Into Dust des Mazzy Star. Du coup je préfère ne pas attendre et coucher ces mots tant que je suis dans l'humeur du "Je ne veux pas y penser".
Depuis la fin de la matinée, nous avons échangé des textos avec J. ; au départ très pragmatiques sur l'heure du rendez-vous, puis confidentiels, J. me demandant cash ce que je pensais de lui et comment je le voyais, avant de se déclarer. Etant bien emmerdé, je l'ai emmené histoire de recadrer les choses sur le terrain des sextos. Nous avons donc passé presque dix heures à nous chauffer mutuellement. Mais, même si l'idée d'aller voir un concert avec lui me plaît, voire même celle de décoller ensemble de Lyon un week-end d'automne, je ne veux pas en faire un mari.
J. a du charme sans être beau, et des atouts physiques sans être pour autant un dieu grec. C'est surtout le meilleur amant que j'ai eu depuis très longtemps, et sur le podium il n'est pas loin du cow-boy.

Ce lundi soir, tout comme lundi dernier, cette rencontre fut libératrice sans être culpabilisante. Je n'ai pas - et je m'en désole dans mon for intérieur - l'impression de m'envoyer en l'air sur une tombe encore chaude. Certes, de temps en temps, je pense à C., comme on peut avoir une montée de larmes, de nausée, de mal au ventre incompressible, mais ça devient de plus en plus léger, de moins en moins obsédant.
Ce week-end en Isère, Rayon s'est stoppé net au cours d'une balade pour me botter le cul et me faire changer de posture. Même si j'ai encore l'impression d'être une mariée en robe blanche qui s'enfuit, catastrophé devant la réalité de son futur époux, les places de victime et de bourreau m'apparaissent encore floutées, un peu comme les deux chansons qui se bousculent là-haut. Je suis parti pour ne pas devenir une victime.

On verra ce qu'en pense miss F. demain. Non, je ne pense pas tomber amoureux de J. un jour. Ma liaison ne risque pas d'être exclusive. Je dois revoir B. dans la semaine, sans oublier le cow-boy qui viendra rendre son hommage hebdomadaire un de ces soirs. L'idée de naviguer chaque semaine avec ces trois amants est originale dans ma manière de vivre le sexe et l'affect, et me va à merveille pour le moment, tout comme cette nouvelle paire de pompes que j'ai dégoté samedi à Grenoble. Ce serait parfait si mon ex n'avait pas gardé égoïstement toutes les bombes imperméabilisantes pour chaussures. Ce serait parfait si je me sentais disponible pour l'un des trois.
En m'extirpant de mon demi-sommeil, la tête de J. coincée contre mon épaule, cette image de souffle puissant sur des cendres lumineuses m'a ramené à ces deux chansons : I'm not into stars, I am just a lucky dust...

jeudi 23 octobre 2014

jeu
23
oct '14

Dans la rue du maréchal...

...il y eut une étreinte : pas celle que j'attendais, mais celle dont inconsciemment j'avais besoin.
La veille, il y eut cette réflexion qui tourne comme une tâche de fond : "La solitude, c'est de savoir que personne ne pense à vous". J'ai compilé les regards croisés ces dernières semaines : je ne suis pas seul.
Et ce matin, longtemps reportée -parce que je n'étais pas prêt, parce que B. a sa vie-, il y eut une étreinte. C'est délicieux de voir la chair de poule se dresser sur un bras où l'on vient de poser une caresse, un baiser, un souffle. Et, le temps jouant contre nous, nous avons décidé de faire une pause à cet endroit précis de la découverte.

Il m'est encore difficile de m'extraire de cet hiver mental pour vivre le présent. Même si cela m'agace, je ne me condamne pas. Je me dis que, plus loin, loin d'ici encore pour quelques jours, il s'embourbe, il s'enivre, il s'étourdit, il s'anesthésie. J'ai décidé que de mon côté chaque jour verrait purger sa part de pénitence, de travail, de réflexion puis d'oubli, de libération, de nourriture physique car -je le mesure à l'instant alors que le cow-boy vient de partir- j'en ai manqué ces deux dernières années.
C'est drôle cette théorie qu'il faille toujours un peu d'inconfort chaque jour pour se forcer à améliorer les choses. Le bien-être et la jouissance du quotidien enferment-ils forcément dans un ronron stagnant ? Cette perpétuelle exigence de fournir des efforts a été payante un temps, pour un objectif, pour une nécessité, pour un projet. Mais l'effort pour l'effort n'est pas dans ma nature. Et venait (et sans doute vient toujours) combler une faille que lui redoute au lieu de soigner.

Une nouvelle tristesse vient se superposer à l'ancienne : celle de se dire qu'il faudra de moins en moins parler de lui, et de plus en plus se concentrer sur d'autres thèmes, plus personnels, plus porteurs et moins morbides. Le sport, aujourd'hui la piscine avec le panda, ce week-end l'anniversaire de G. chez Rayon (nous n'avons jamais été aussi soudé tous les trois), l'atelier d'écriture, la saga de F., l'idée de faire de cet appartement passager un havre de reconstruction, écouter de la nouvelle musique, lâcher un peu du passé -définitivement-, finir de solder les encours, oui, tout cela me semble à portée de main. Ce qui n'interdira pas, de temps en temps, de rentrer dans une église, d'entretenir cette petite flamme dont la lumière se fait moins acide, en se disant "j'attendrai".

Attendre. Sans l'attendre. Tendre.

D'ici à ce que tout soit carré et d'équerre pour un nouvel essor, je sais qu'il existe au moins ces moments. Loin d'être sordides. Où il arrive de rencontrer des êtres et non des corps. Quelque soit la portée du geste, on s'en fiche. Des moments où, comme ce matin dans la rue du maréchal, il y eut une étreinte.

mardi 21 octobre 2014

mar
21
oct '14

La problématique

J'écris. J'écris beaucoup. Sur les tableaux noirs, sur les tableaux blancs. Ici, ailleurs, dans ma tête, j'ouvre les vannes et l'encre coule comme jadis les larmes. Et encore. Souvent je me retiens. J'ai recontacté l'atelier pour réintégrer la bande des huit (je crois) en cours de route. Avec comme premier point de travail, cette réflexion :

Dans l'écriture, comment passer de la plainte à la création ?

Et comme pour beaucoup de choses, je vais laisser tout ceci en suspens, décanter, le temps de... le temps de comprendre.
J'ouvre mes poumons comme après un tirage de tarot positif. Comme après une masturbation libératoire (oui, mais peu de choses égaleront la fantastique nuit d'hier soir où, pour la première fois depuis longtemps, quelqu'un a réussi à me faire l'amour. Pour de bon)

Elle est là, désormais, la problématique. Cette énergie qui émane de la rage, de la peine, du regret, qu'en faire désormais ? Porter le poids de la responsabilité de mes décisions et de leurs conséquences, oui. Mais cela ne suffit pas. Cela étouffe. J'ai l'impression d'être l'Allemagne à la sortie de 1918. Je n'ai que des dettes : envers mon fils, envers mon ex, envers moi-même. Oui, j'essaie d'ouvrir mes poumons en m'accordant le pardon, mais ce pardon va à C.
Ce n'était plus possible d'être avec lui, et pourtant, je l'aime tel qu'il est. Le saura t-il un jour. Le comprendra t-il un jour. Et puis, tout cela, pour en faire quoi à son tour ? Je n'ai pas le droit -encore par amour- de lui refiler cette patate chaude.

Je n'ai pas pu me soustraire ce soir à la contrainte d'aider F. à avancer dans son projet.
Deux lapins successifs m'ont enfermé dans ma solitude, et ma soirée est partie en fumée à essayer de trouver quelque chose, quelqu'un, pour combler ma solitude. Sans résultats, parfois la vie est une garce.
Je n'ai pas écrit pour moi, ni commencer à travailler le projet de l'atelier d'écriture pour dans quinze jours.
Ce soir j'ai encore confondu prendre soin de soi et s'auto-apitoyer dans une auto-complaisance. Avec pour seule solution la fuite en avant, idiote, j'ai pris un mur dans les dents. Et doublement abasourdi entre le choc et le vertige du néant que je découvre les yeux ouverts. Ce soir, j'ai appris que je ne pourrai pas descendre le petit dans le sud, et que la semaine prochaine je ne pourrai le soustraire à mon étroitesse de bonheur, ni me soustraire à mes impératifs de père. Sans oublier que dans la semaine, C. appellera. Pour de mauvaises raisons.

Ce n'est pas tant qu'il me manque.
Ce n'est pas tant que j'ai bâti ma vie autour de lui.
C'est juste que depuis mon départ, la vie a moins de goût.

Je ne veillerai pas. Malgré cette ambiance de vacances, tant météorologique que scolaire, demain je bosse. Tôt et longtemps. Puis miss F., puis j'irai au sport. Mon corps commence à me le réclamer. Et peut être, oui, demain soir, j'aurai envie d'être seul. Pourvu que...

dimanche 19 octobre 2014

dim
19
oct '14

Rennt, Lola, Rennt...

Dans la série rupture d'unité de lieu, d'espace, et de temps, ce week-end aura été le summum.
Retomber sur B. qui tient un bar, vingt ans après. Aller courir avec E. le long des berges, et cracher ses poumons de la veille.
Se rappeler de la somme à réunir pour fin décembre. J'ai checké sur les sites du snes et du rectorat : il va me falloir plus de vingt minutes, cheveux rouges ou pas.

J'aimerais aussi que la caméra donne le clip de départ soit sur fin mai, soit sur fin juillet. Les deux flaques d'huiles malencontreusement prises. L'histoire y perdrait en lucidité, mais gagnerait en bonheur. Il me semble que le sacrifice est lourd, car ce dimanche en est encore la preuve-, je me bats quotidiennement contre des sentiments qui me bercent et me rongent et qui vont à la rencontre d'un mur ou du néant total, selon son humeur du moment. C'est un pendentif pesant à hauteur du sternum : un anneau maudit, un horcruxe ; et à l'instar de ces deux références, le chemin sera long en temps et en kilomètres intérieurs.

J'y vais. Sans maudire ni le destin ni personne. Ni moi, d'ailleurs. L'auto-flagellation, comme l'apitoiement, la victimisation, la plainte, ne changent rien sinon à se persuader que l'eau du bain est encore plus froide qu'elle ne l'est, le feu du chaudron plus carbonisant qu'il ne l'est. J'y vais. En silence. J'aime encore cette image où, antinomiques et parallèles, je reconnais les deux trajectoires que C. et moi empruntons chacun de notre côté : à lui les tsunami qui écrasent sans retenue, et qui ensuite dissolvent. A moi le four à verre où le charbon se compresse en diamant. Je lui souhaite d'être le moins malheureux possible dans cette épreuve, quoi qu'il en pense. Et, plus déstabilisant encore, j'ignore tout du clap de fin.